Le vêtement n’est pas fait pour séduire mais pour ennoblir
Mes chères amies, mes sœurs les femmes et jeunes filles de mon époque, je vous demande de vous disposer à la charité avant de me lire, de ne pas condamner mes paroles d’avance, d’ouvrir généreusement votre cœur.
D’abord, regardons autour de nous en ce jour d’été, regardons sur la rue et sur les pelouses, sur les balcons, à la ville comme à la campagne, regardons les gens: Comment sont-ils habillés ? C’est choquant pour le dictionnaire de prononcer le mot «habillés», puisque ce n’est plus de l’habillement, c’est du déshabillement que pratiquent nos contemporains (...)
Aujourd’hui, on ne s’habille plus, on se déshabille. Aujourd’hui, l’art de la mode ne consiste plus à trouver la manière d’habiller les femmes, la manière la plus élégante et la plus convenable pour le temps; l’art de la mode est devenu l’habileté à déshabiller complètement et le plus vite possible les femmes et les hommes sans trop heurter leur conception de la vie sociale.
C’est un changement de but. La mode avait pour but d’habiller. Elle a pour but maintenant de déshabiller.
Et c’est un changement de mœurs, un changement radical. Autrefois, les hommes et les femmes se montraient en public le corps couvert. Aujourd’hui, ils se montrent en public le corps découvert. Cela fait toute la différence du monde dans les relations sociales, dans les approches des individus et dans les conséquences morales de la vie tout entière.
Autrefois, on pouvait se regarder comme des personnes raisonnables, où l’esprit domine et où le corps présente une élégance discrète soumise à la domination de l’esprit. Les rencontres d’affaires et d’amitié se faisaient sous le signe de l’esprit. On se donnait la main, on regardait un beau visage, des yeux intelligents, un sourire chaste, parfois des larmes émouvantes. Toute la tête était vraiment le chef du corps et sujet d’intérêt et vous invitait à la considérer comme le chef en voyant le corps comme le serviteur docile.
Mais aujourd’hui, c’est changé. Quand on rencontre une personne déshabillée, on ne peut avoir qu’un regard fugitif pour son visage. C’est le reste qui nous fascine, nous magnétise. Et ceux qui disent le contraire sont des menteurs. Pour vouloir faire les anges, ils font les bêtes. On n’est pas à son aise pour regarder une personne déshabillée, on est gêné quand on est normal, ou bien on se laisse aller et on se dégrade. L’esprit disparaît, submergé par la chair. Les âmes droites sont souverainement choquées de cette provocation effrontée que sont les déshabillés. Elles sont choquées intérieurement, même si elles n’osent pas le dire tout haut.
Conséquences individuelles et sociales de cela: les relations sociales sont devenues une source de décadence au lieu d’être une source de lumière. La pensée descend vers le bas. Le sexe est devenu l’obsession de notre jeunesse et des plus vieux. Ça sent la corruption. Et la décomposition de la société en est le fruit. Toute la vie individuelle et sociale est changée parce que les femmes se déshabillent. Les mœurs sont changées pour le pire.
Changement de mœurs, changement de mode de vie, changement de conception de la vie, changement de philosophie, changement de morale, et comme conséquence, changement même de nos relations avec Dieu.
Et ce changement radical s’est fait graduellement, ou plutôt nous nous sommes laissés faire en suivant le courant... de la mode. Nous ne nous sommes pas arrêtés un instant à nous demander pourquoi nos pères et nos mères s’habillaient. Disons brièvement que nos ancêtres s’habillaient parce qu’ils savaient que, depuis le péché d’Adam, le corps humain doit être couvert afin de laisser à l’âme le loisir de prendre toute la place qui lui revient dans l’existence individuelle et sociale. C’est la marque de l’homme civilisé que de s’habiller. Les sauvages se présentent nus, mais les civilisés s’habillent. Nous prétendons être des civilisés ? Pourquoi alors nous déshabillons-nous en public ? (...)
Voici des paroles du cher pape Pie XII, héraut pour un monde meilleur:
«Combien existe-t-il de jeunes filles, de nos jours, qui ne voient même plus le mal qu’il y a, à suivre certaines modes sans honte ! Elles rougiraient sûrement si elles savaient les pensées qu’elles évoquent par cette exhibition publique d’immodestie voulue délibérément. Combien relâchées sont devenues les consciences, et combien païenne est la morale !»
Oui, mes amies, c’est le démon qui bat l’orchestre de toute cette immoralité des modes.
Notre-Dame à Fatima
En 1917, la Très Sainte Vierge Marie, apparaissant aux trois petits enfants de Fatima, leur disait:
«Certaines modes seront introduites qui offenseront beaucoup Notre-Seigneur.»
Et encore, Fatima:
«Les péchés qui conduisent le plus d’âmes en enfer sont les péchés de la chair.»
L’immodestie du vêtement cause le péché de la chair qui jette les âmes en enfer et ruine les peuples sur terre. C’est bien Satan, n’est-ce pas, qui est le créateur de ces modes-là!
"Le vêtement n’est pas fait pour séduire, mais pour ennoblir. Il doit rendre celles qui le portent, belles et non ridicules, aux yeux de quiconque est encore sain et fait passer l’âme avant le corps.»
Gilberte Côté-Mercier (25 mai 1910 - 21 juin 2002)