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C'est approuver l'erreur que de ne pas y résister; c'est étouffer la vérité que de ne pas la défendre Félix III

22 Dec

L’âme qui s’abandonne

Publié par 1foicatholique  - Catégories :  #DEVOTIONS, #LA VERITE

L’âme qui s’abandonne

S’abandonner, c’est se renoncer, se quitter, s’aliéner, se perdre, et tout ensemble se livrer sans mesure, sans réserve, et presque sans regard, à celui qui doit posséder. S’abandonner, c’est s’écouler. Vous savez ce que dit l’épouse des Cantiques : « Mon âme s’est liquéfiée, dès que mon bien-aimé a parlé. » (Cant 5, 6) Ce qui est liquide n’a plus de forme par soi-même. La forme d’une liqueur, c’est le vase qui la contient : mettez-la dans dix vases différents, elle y prend dix formes différentes, et elle les prend dès qu’elle y est versée. Telle est l’âme qui s’abandonne : elle fond en eau sous la parole de Dieu ; non la parole qui tonne, non pas même la parole qui commande, mais la parole du simple désir et de la moindre préférence.


Ce n’est pas précisément aux choses voulues de Dieu qu’il faut s’abandonner d’abord. Ces choses peuvent être amères ; ces volontés peuvent sembler dures ; mais Dieu, notre bon Dieu, n’est ni dur ni amer : c’est en lui qu’il faut s’écouler, trépasser et se perdre ; c’est à lui, et à lui seul, qu’il s’agit de s’abandonner. Cela fait, on pourra beaucoup plus aisément rester livré à ses divers vouloirs, et à tout ce qui en sort pour nous d’extérieur et de pratique.

L’enfant qui s’abandonne aux bras de sa mère, se livre par là même à tous les mouvements que sa mère trouvera bon qu’il fasse avec elle : ces mouvements, s’il les prévoyait, pourraient bien l’effrayer ; sa mère ne lui fait jamais peur. Voyez donc Dieu tout seul, et tout le reste à travers lui. Dites-vous-le bien, c’est à Dieu même que vous avez affaire. Les yeux de la sagesse éternelle, les bras de la toute-puissance, les mains de la fidélité, le sein de l’amour, c’est à quoi très immédiatement l’abandon livre une âme. Est-ce fait pour épouvanter ?

Charles Gay (1814-1892), De la Vie et des Vertus chrétiennes, II, De l’abandon

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